On le sait désormais, tous nos actes du quotidien ont un impact sur la planète, et il est possible de lutter contre le réchauffement climatique à notre échelle. S’il est devenu évident que prendre son vélo (lorsqu’on le peut) plutôt que sa voiture pour se rendre au travail est plus écolo, qu’en est-il de ce que l’on met dans nos assiettes ? Eh oui, le contenu de notre frigo a également son rôle à jouer dans nos émissions de gaz à effet de serre : l’alimentation représente entre 16% et 24% de l’empreinte carbone des ménages français selon l’ADEME.
Comment calculer l’empreinte carbone de nos assiettes ?
Dans l’imaginaire collectif, l’empreinte carbone d’un aliment dépend en majeure partie de son transport. Et pourtant, ce n’est pas souvent le cas ! Si privilégier les aliments locaux et les circuits courts — en rejoignant une AMAP par exemple — est toujours une bonne idée, ce n’est pas forcément le seul moyen à mettre en œuvre pour réduire son impact.
En effet, quatre grands critères doivent être pris en compte pour calculer l’empreinte carbone d’un aliment :
- Son mode de production : l’utilisation d’engrais, de pesticide, d’eau et d’énergie pour faire pousser des végétaux ou élever des animaux constitue généralement la plus grosse part d’émission de gaz à effets de serre d’un aliment.
- Le transport : de nombreux produits présents dans nos supermarchés sont importés de l’étranger. En fonction de la distance parcourue, mais surtout du mode de transport choisi (avion, bateau ou camion réfrigéré), les émissions de carbone peuvent facilement doubler pour un même produit.
- Le stockage : selon si le produit est sec, réfrigéré ou surgelé, la quantité d’énergie nécessaire à son stockage ne sera pas la même ! Dans les supermarchés, la réfrigération des aliments frais représente d’ailleurs 40% de la consommation énergétique.
- L’emballage : de nombreux produits sont encore emballés dans des packagings en plastique, ce qui alourdit leur bilan carbone, car on utilise beaucoup d’énergie et de ressources pour fabriquer ces emballages ! Malheureusement, ils ne sont que très peu recyclés, voire pas du tout recyclables.
Source : Our World in Data (on a pas trouvé la version française libre de droit...)
On aime bien ce graphique (⬆️), car il montre clairement les produits les plus polluants (pour 1kg produit), et les principales raisons de cette pollution. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le transport n’est donc pas le plus gros poste d’émission de gaz à effet de serre : c’est bien la production et la transformation d’un produit qui pèsent généralement le plus lourd dans la balance !
En prenant en compte ces différents critères, voici un classement des aliments les plus polluants, à avoir en tête lorsque vous faites vos courses :
- La viande de bœuf : en plus des 60 kg d'équivalent CO2 émis pour 1 kg de viande, 13 500 L d’eau sont nécessaires pour produire 1 kg, et l’alimentation des bovins à base de soja est responsable d’une partie importante de la déforestation mondiale (source : Le Monde)...
- La viande d’agneau : la production d’1 kg d’agneau équivaut à l’émission de 25 kg de CO2.
- Les produits laitiers : on l’ignore bien souvent, mais les produits laitiers en général polluent beaucoup, puisqu’ils sont dérivés de l’élevage. Par exemple, 1 kg de fromage rejette en moyenne 21 kg de CO2 (bien plus que le poulet !)
- Le chocolat noir : le cacao a besoin de beaucoup d’eau pour être cultivé (2400 L d’eau pour 100 g de chocolat) et la forte demande pousse les agriculteurs à réquisitionner de plus en plus de terres et à utiliser des pesticides.
- Le café : comme le chocolat, la demande de café a explosé et sa culture intensive détruit les sols.
- Le sucre : sa production demande énormément d’eau, et fait également appel à de nombreux pesticides. La culture intensive de canne à sucre ou de betterave entraîne d’ailleurs une forte érosion des sols.
- L’huile de palme : déforestation, pollution des sols, émission de gaz à effet de serre… L’huile de palme à tout pour (dé)plaire ! Attention, car elle est partout : dans les pâtes à tartiner, les gâteaux, les pâtes à tarte, mais aussi dans certains gels douche, produits de maquillage ou même dans le lait maternisé.
Nos aliments bas carbone préférés
Végétaliser son alimentation est une action forte et concrète pour lutter contre le réchauffement climatique à notre échelle. C’est indispensable pour la planète, mais aussi pour notre santé : les Français consomment deux fois plus de protéines animales que les apports conseillés par l’OMS !
Pour autant, tous les fruits et légumes ne se valent pas en termes d’émission de gaz à effet de serre. L’avocat par exemple demande une quantité astronomique d’énergie et d’eau pour pousser.
Voici donc une petite liste des aliments à privilégier pour une alimentation plus durable, mais toujours gourmande :
- Les céréales : pour varier du blé, du riz ou du maïs, tournez-vous vers le sarrasin (miam les galettes bretonnes !), le millet ou le quinoa par exemple ;
- Les légumineuses : les lentilles, pois, haricots noirs, fèves ou pousses de soja demandent peu d’eau et d’engrais, et sont de bonnes sources de protéines ;
- Les fruits secs, comme les noisettes, noix, amandes, pistaches ;
- Les légumes racines : betteraves, carottes, céleri, panais, radis, navets, rutabagas, topinambours… Les légumes anciens ont plus d’un tour dans leur sac et consomment très peu d’eau !
- Les pommes de terre et autres tubercules ;
- Les fruits locaux : pommes, poires, fraises, châtaignes, raisin, prunes…
Pour réduire son empreinte, il est très efficace de réduire drastiquement notre consommation de viande (notamment de bœuf et d’agneau) et de produits laitiers, au profit des céréales, fruits et légumes. Et s’ils sont bio, locaux, et de saison, c’est encore mieux 😉
Nos astuces pour aller encore plus loin
Adopter un régime végétarien ou réduire sa consommation de viande rouge est déjà un grand pas en avant pour réduire son empreinte carbone ! Pour aller encore plus loin, vous pouvez inclure d’autres bonnes pratiques dans votre quotidien.
Lorsque vous faites vos courses, privilégiez les aliments en vrac : moins d’emballages, c’est moins de déchets, et au final moins de gaspillage alimentaire puisque vous n’achetez que les quantités dont vous avez besoin.
Faire des menus et des listes de courses est également un bon moyen de réduire le gaspillage et faire baisser son empreinte carbone. Pour rappel, le gaspillage alimentaire représente 8% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde !
Concernant les fruits et légumes, il est évidemment recommandé de les acheter de saison, car la production sous serre chauffée est une catastrophe écologique, et bio si possible. Enfin, en règle générale, tournez-vous vers les aliments bruts plutôt que vers les plats préparés ou les aliments ultras transformés.
Évidemment, à échelle individuelle, chacun fait comme il le peut, selon ses moyens et son mode de vie : inutile de culpabiliser si vous achetez une pâte à tarte industrielle plutôt que de la faire vous-même !
D’autres leviers d’actions existent en dehors de nos assiettes : nos moyens de transport, nos logements, nos loisirs, nos habitudes de consommation… Si vous souhaitez évaluer votre propre empreinte carbone et trouver des pistes d’amélioration, nous vous recommandons le simulateur de bilan carbone de l’ADEME, qui est très bien fait !
Pour aller plus loin :
Les données complètes sur les produits alimentaires (ma source de référence), juste ici, qui permet d'avoir un indice unique par produit.
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