La Corse, île aux paysages majestueux et au climat méditerranéen, n'a pas échappé aux effets des catastrophes naturelles qui, depuis des décennies, marquent son histoire.
Ahhhhh, la Corse ! On s’imagine facilement les plages ensoleillées, les montagnes majestueuses et bien sûr, les oranges juteuses qui poussent tranquillement sous le soleil. Mais voilà, la Corse, c’est aussi un terrain de jeu compliqué pour le climat.
Le changement climatique : un impact tangible sur l'agriculture insulaire
L'un des phénomènes les plus frappants observés sur l'île est la disparition de certaines cultures en raison de la montée des températures et de la diminution des périodes de froid.
Prenons l'exemple du kiwi.
Introduit en Corse en 1983, il a d'abord trouvé un terrain favorable pour sa culture. Mais le climat a évolué et il ne trouve plus les températures froides nécessaires à sa dormance (il a besoin d'environ 700 heures à moins de sept degrés).
Les abricotiers et cerisiers, eux aussi, souffrent de cette perte de froid hivernal. Ces fruits, autrefois emblématiques de la Corse, ont vu leur production chuter. ll faut croire que la cryothérapie est aussi tendance chez certains arbres !
Enfin, de moins en moins de fruits colorent aujourd’hui les vergers corses, car la variation thermique entre le jour et la nuit, indispensable à la coloration, fait de plus en plus défaut.
Des clémentines qui ne se colorent plus aussi facilement, mais toujours aussi bonnes !
L'impact des champignons et de la mondialisation : un défi sanitaire croissant
Les champignons, on les préfère dans l'assiette. Cependant, ces filous ainsi que d'autres maladies représentent un autre défi pour l'agriculture corse.
Il y a 30 ans, un champignon détruisit la culture des avocats en Corse. Depuis 2016, elle revient doucement, comme aux Domainess de la Taste et aux Jardins de la Testa par exemple, grâce à l’introduction de techniques agricoles plus adaptées et de porte-greffes résistants.
En parallèle, l’Agriculture Biologique, bien qu’elle soit un modèle de plus en plus prisé, peut s’avérer plus vulnérable aux maladies fongiques. L’humidité stagnante, due à une végétation plus dense, favorise le développement de champignons comme le phytophthora, qui attaque ensuite les racines et les troncs des plantes.
La mondialisation, elle aussi, amène de nouveaux défis sanitaires. L’introduction de nouvelles espèces et de bactéries venant d'autres continents met à mal le biodiversité locale. Des insectes tels que les cochenilles ou la punaise diabolique, d’origine asiatique, envahissent les vergers et menacent les récoltes. Ces invasions sont d'autant plus dangereuses que les prédateurs naturels de ces insectes n'existent pas sur l'île. L'exemple le plus frappant est celui de la punaise asiatique (une sacrée sale bête), qui attaque les fruits à un stade juvénile, comme les noisettes. Cette situation, qui a déjà causé des pertes dramatiques en Italie, touche également la Corse, bien que dans une moindre mesure.
Un piège à mouche et des feuilles impactées par des cochenilles
Les inondations : des catastrophes récurrentes et une résilience nécessaire
Les inondations sont aussi un phénomène récurrent sur l'île. Le climat devenu plus extrême, les périodes de sécheresse suivies de fortes pluies créent des conditions propices aux inondations. Face à cela, le gouvernement et les autorités locales mettent en place des dispositifs d’aide, notamment des primes à l’arrachage des vergers affectés pour inciter les agriculteurs à reconstruire leurs exploitations et à adopter des pratiques plus résilientes. Ces aides permettent de repartir sur de nouvelles bases, mais elles ne sont qu’un pan de la réponse face à l'intensification des phénomènes climatiques extrêmes.
Les inondations qui touchent régulièrement certaines régions de l'île montrent à quel point la Corse doit s'adapter aux nouvelles réalités climatiques. Les infrastructures doivent être repensées, les systèmes de drainage améliorés, et des solutions de prévention renforcées. La gestion de l’eau devient un enjeu central dans un contexte où la sécheresse se fait de plus en plus sentir, augmentant la vulnérabilité aux inondations.
La force des cultures basées sur les rivières : le cas du Galet
L’une des particularités des Jardins de la Testa, Jean-Jacques nous le raconte, est qu’il se trouve sur un ancien lit de rivière, un terrain composé de galets. Cette structure géologique unique présente des avantages pour la culture. Les galets, en se désagrégeant au fil du temps, libèrent des oligo-éléments qui enrichissent le sol et créent un terroir spécifique, idéal pour la culture de certains fruits.
Le Galet : un terroir & un drainage plus complexe
Le terrain est difficile à cultiver en raison de la constante remontée des galets à la surface. Aussi, les galets offrent un excellent drainage et retiennent l’humidité de manière plus efficace que d'autres types de sols, en revanche lorsque ces galets se désintègrent, ce “tuf” très sableux, voire argileux, empêche l’écoulement de l’eau. Guillaume le sait (producteur au Jardin de la Testa, il devra faire des gros trous pour planter ces arbres et mettre un système de drainage efficace !”
Euh, c’est quoi ce tuf ? 🤣 Les galets qui se désintègrent !
Un Terroir Unique pour des Cultures Particulières
Les galets, en se désagrégeant, créent un sol riche en oligo-éléments, ce qui donne aux fruits cultivés sur ce terroir un goût unique. Par exemple, les citrons produits sur ce type de sol ne présentent pas l’acidité agressive que l'on trouve généralement dans d’autres variétés de citrons, mais un goût plus doux et équilibré. Un vrai succès sur les marchés et en sorbet, selon Jean-Jacques des Jardins de la Testa.
Un avenir à redéfinir face aux périls naturels
La Corse, comme de nombreuses régions méditerranéennes, est à la croisée des chemins.
Le changement climatique, avec ses effets sur les cultures et la biodiversité, est une réalité à laquelle les Corses doivent faire face. Mais l’île n’est pas sans ressources. Grâce à des pratiques agricoles innovantes, une gestion attentive de ses ressources et un engagement dans des stratégies de résilience, la Corse peut espérer s’adapter à ces nouveaux défis.
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