« Limitez les aliments trop gras, trop sucrés, trop salés » : aujourd’hui, on connaît la chanson ! Mais qu’en est-il des aliments bio ? Peut-on vraiment se tourner vers eux les yeux fermés ? Quelle différence entre une tomate bio et une tomate conventionnelle, et surtout, quelles conséquences sur notre santé ? Petit état des lieux du bio, de ce que l’on met derrière ce terme, et des questions à se poser avant d’aller au au marché ou au supermarché.
Mieux manger, un enjeu crucial
Aujourd’hui, il est de plus en plus compliqué pour un grand nombre de Français d’avoir accès à de bons produits : des fruits et légumes frais ou des produits laitiers de qualité par exemple. Sans même parler d’aliments bio, manger sainement n’est pas toujours facile, que ce soit par manque de budget, de temps ou de connaissances pour équilibrer son assiette.
Et pourtant, l’alimentation joue un rôle primordial sur notre santé ! Les conséquences de la malnutrition sont nombreuses : carences, obésité, maladies cardio-vasculaires, diabète et même cancers.
Alors, comment manger mieux ? Il n’existe pas de formule magique, mais cuisiner ses propres repas plutôt que d’acheter des plats industriels et se tourner vers des produits de saison au maximum est déjà un bon départ.
Concernant le bio, si l’agriculture biologique est sans conteste meilleure pour l’environnement, la question est aussi légitime concernant notre santé. Comme partout, tout n’est pas toujours tout rose (ou vert, pour coller à la thématique) ! On vous explique.
Le bio : le remède à tous les maux ?
Sortez les feuilles doubles, interro surprise ! Qu’est-ce que le bio ? 🤓
Bon, on vous aide : une agriculture biologique, c’est tout simplement une agriculture raisonnée qui n’utilise ni engrais ni pesticides de synthèse. La culture hors sol y est interdite, ainsi que les OGM. Par définition, le bio est donc plus respectueux des sols et de la biodiversité !
L’agriculture bio n’est pas pour autant 100% sans pesticides. Certaines substances naturelles sont autorisées, comme la bouillie bordelaise, le purin d’orties ou encore le vinaigre. Pas d’inquiétude, en France ces substances sont très réglementées et sans danger pour la consommation humaine.
Toutefois, les produits bio industriels et transformés — comme des biscuits ou des plats préparés — ne seront pas forcément meilleurs pour votre santé, et peuvent contenir tout autant de sucres ou mauvaises graisses que des produits conventionnels. La différence se fait dans le nombre d’additifs autorisés : dans le bio, il y en a moins d’une cinquantaine, contre plus de 300 pour le conventionnel.
Attention donc, le label bio n’est pas gage de meilleure qualité nutritionnelle : un produit transformé bio peut tout à fait contenir des sucres ajoutés, des céréales raffinées ou encore de l’huile de palme.
En revanche, pour les produits bruts (fruits, légumes, céréales, etc.), le constat est sans appel : ils sont bien meilleurs pour notre santé que les produits conventionnels. Pas d'intrant chimique, pas d’OGM, plus de bonnes choses (plus d’antioxydants par exemple) : c’est le jackpot assuré !
Pour en finir avec le casse-tête au supermarché
Bio, local, éthique, de saison… Dans un monde idéal, chacun pourrait faire ses courses en achetant uniquement des produits bio, locaux, de saison et bien sûr sans emballage. Dans la réalité, lorsque l’on essaie de faire attention à ce que l’on met dans son assiette, faire ses courses peut vite devenir un casse-tête 🤯.
Est-il préférable d’acheter des carottes locales qui proviennent d’une exploitation du coin, mais qui ne sont pas bio, ou des carottes bio, mais qui viennent d’un autre pays et ont voyagé beaucoup plus que nous ces deux dernières années ?
Malheureusement, il n’existe pas de réponse universelle. Tout dépend de vos priorités, de votre budget, mais surtout des sources d’approvisionnement à proximité : tout le monde n’habite pas dans une grande ville, avec des magasins bio ou des épiceries vrac !
D’un point de vue santé, privilégiez toujours les produits bruts par rapport aux produits transformés, même s’ils ne sont pas bio. En cuisinant vous-même vos repas, vous évitez les sucres ajoutés, les colorants, les conservateurs et autres joyeusetés présentes dans les produits industriels.
Si vous ne pouvez pas acheter la totalité de vos courses en magasin bio, réservez le bio pour les fruits et légumes habituellement très traités (le raisin, les fraises, les pommes, les carottes, les poivrons ou encore les choux par exemple) et la viande, si vous en consommez.
D’un point de vue éthique et écologique, un dilemme se pose. Des légumes bio importés de l’autre bout du monde n’auront certes pas été traités, mais devront être stockés, réfrigérés et transportés par bateau ou avion jusqu’à nos rayons, ce qui alourdira leur bilan carbone*. De plus, le bio à l’étranger ne respecte pas tous les critères du cahier des charges français. L’agriculture bio en France est bien plus stricte, et plus contrôlée qu’en Espagne par exemple où la culture intensive est autorisée…
De l’autre côté, des légumes conventionnels produits localement auront un impact moindre puisqu’ils ne nécessiteront presque pas de transport. Cependant, ils seront susceptibles d’être traités avec des produits phytosanitaires !
Dans ce cas, les produits locaux conventionnels auront un léger avantage par rapport à l’importation bio, mais uniquement s’il s’agit de fruits ou légumes de saison cultivés à l’air libre, car la production sous serre chauffée est catastrophique pour l’environnement…
Si vous avez déjà épuisé toutes les recettes à base de poireaux cet hiver, et que vous ne rêvez que d’une bonne ratatouille, patience… Cultiver des tomates en plein hiver demande énormément d’énergie, puisqu’elles poussent sous serres chauffées, et rarement en pleine terre (la majorité des cultures hors saison se font sur de la laine de roche. Oui, la même laine de roche utilisée pour isoler les bâtiments 😱).
On utilise donc une grande quantité d’électricité et d’eau pour des légumes qui ne verront pratiquement pas le soleil et n’auront pas les mêmes nutriments ni la même saveur que des légumes de saison ! Selon l’Ademe, un kilo de tomates produit sous serre chauffée émet 2,196kg de CO2, contre seulement 0,177kg pour un kilo produit sous serre froide. Plus globalement, le CTIFL (Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes) a estimé en 2016 que la consommation totale annuelle des serres chauffées françaises était équivalente à trois fois la consommation électrique de la ville de Lyon !
Une tomate d’hiver ne sera donc bonne ni au goût, ni pour votre santé, et encore moins pour l’environnement. Ça vaut peut-être le coup de redonner une chance à la fondue de poireaux en attendant l’été, non ?
*Source : https://www.fnh.org/bio-importe-ou-local-conventionnel-quel-est-le-meilleur-choix-pour-des-courses-responsables/
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